Degël la Sanguinaire et Drannoc l'imprévisible [Accepté]

[Candidature RP-PVP]

Orgrimmar est méconnaissable ce soir… Au calme d'une nuit sans lune à succédé une tempête d'une rare violence. Le vent fait se courber et claquer les tentures des emblèmes de la Horde, le tonnerre fait trembler les murs de leur sourde puissance, la pluie transperce les obstacles à son passage comme le ferait un vol sifflant de flèches noires. La cité est intégralement plongée dans l'obscurité, on aurait dit que ses tours défient la rage des éléments.

Drannoc file droit sur son Drake de givre, Epolas. La monture possède quelques difficultés à avancer, luttant contre un ennemi invisible qui semble avoir un malin plaisir à vouloir la jeter sur les promontoires de la ville. Un éclair grave dans la rétine du cavalier l'image d'une cathédrale infernale ou le feu se mêle à la grêle. C'est un miracle qu'ils aient réussi à atteindre leur destination par un climat aussi brutal.

Passés les remparts de la forteresse, Epolas et son cavalier furent brutalement entrainés dans les entrailles de la ville par une force qu'elle ne put éviter. Soufflée par une bourrasque dans les couloirs de la ville, transpercée par le froid et la grêle, la dragonne réussi finalement à se cramponner solidement à une habitation orc. Son cavalier en profite pour sauter adroitement dans le vide, et se réceptionne tel un chat sur le sol devenu boueux.

Drannoc a initialement prévu de rejoindre sa partenaire Degël dans l'auberge de la vallée de la sagesse, mais il apparait comme une évidence qu'il est impossible de se retrouver par ce temps. Drannoc est complètement perdu, il est difficile de discerner les obstacles au delà de quelques mètres. Il espère que sa conjointe a réussi à se trouver un abri, si par malheur elle n'a pas réussi à rejoindre le lieu de rendez vous avant lui. C'était elle qui connaissait l'adresse de cette auberge, le Trident du Fou. Dans l'impossibilité de retrouver son chemin, il se dit que la chose la plus sensée à faire en attendant ses retrouvailles reste encore de trouver un abri pour la nuit.

Relevant la tête, Drannoc hurle un cri méconnaissable pour les mortels. Epolas, réceptionnant le message, se jette à ses cotés après avoir plaqué ses ailes contre son dos. Ensemble, ils se mettent à rechercher une habitation. Ruisselant, frigorifié, happé par le vent, le cavalier chancelant fini par se laisser guider par sa puissante monture en direction d'une faible lueur qui filtre à travers un volet. L'espoir d'un peu de chaleur réussi à lui faire braver le temps pour encore quelques pas.

Arrivé à la hauteur d'une lourde porte de bois, il frappe à coups violents de son poing le battant qui céda précisément à l'instant ou une nouvelle série d'éclair déchirait le ciel.

A peine la porte s'écarte t'elle sous la force des chocs répétés qu'un courant d'air souffle tous les flambeaux de la pièce.

À l'intérieur, tout le monde s'est tut en se retournant vers le soldat qui bravait la tempête sur le seuil de la maison. La vision qu'ils ont de lui est saisissante: Une lourde armure de plaque à l'effigie du dragon est supportée par un non-mort qui se dresse fièrement. Il est toujours en proie à la furie des cieux, sa cape virevolte dans son dos et son armure étincelle à la lumière des piliers foudroyant derrière lui.

Le mort-vivant n'avait pas discerné quoi que ce soit à l'intérieur de la bâtisse, le feu s'est éteint trop vite. Paranoïaque par nature, il imagine le pire des scénarios: Est ce qu'il est tombé sur la garde Kor'kron? Ces lâches qui osent s'appeler la nouvelle Horde, qui insultent Dame Sylvanas et oppressent les peuples libres?

Et puis… Le sang des victimes est tout de même bien plus réchauffant qu'un feu de bois…

Sans Degël à ses cotés, le combat serait incertain, mieux vaut agir vite et ne pas laisser ses proies s'organiser.

D'un mouvement réflexe - dans la continuité de l'ouverture de la porte - Drannoc dégaine son épée d'un geste fluide et d'une rapidité déconcertante pour un oeil inexpérimenté. Lame au poing et oeil affuté, il envisage de foncer sans plus attendre. Sa posture évoque un prédateur impatient.

Pas question de laisser ses opposants s'organiser, et tant pis si ils sont amicaux! Si ils le sont, alors il vaudrait mieux pour eux le prouver rapidement. Dans les instants de difficultés, le doute n'est pas permis.

Du point de vue des occupants de la bâtisse, la scène fut surprenante tant elle se déroula vite. Au beau milieu d'une soirée à profiter de leur abri, voilà qu'un intrus ouvre la porte de la taverne dans un coup de tonnerre ! La silhouette découpée par les éclairs leur fait bien vite comprendre que celui ci est arme au point, prêt a charger, comme si il attendait le moindre prétexte pour tout saccager...

La tension est palpable, mais tout s'est passé tellement vite que personne ne réalise vraiment. Dans sa posture immobile - et menaçante - le cavalier noir décomptait les secondes à partir duquel il chargerait sans plus se poser de questions.

Trois…

Sa lame runique appelle la chair…

Deux…

L'envie irrepressible est difficile a contenir…

Un…

Rien ne présageait de la suite des événements…

Pendant ce temps là

   Alors que la tempête faisait rage sur la côte est de Kalimdor causant une paralysie de la vie sur Orgrimmar, Degël survolait la capitale chevauchant Thunder, un dragon des aspects.
En effet, la jeune elfe était attendue. Ayant voyagée plusieurs jours pour rejoindre Orgrimmar, la fatigue commençait à se faire sentir, et son corps endolori par tant de vol la faisait souffrir.

    Dans un ultime effort, Thunder déploya ses ailes et plongea en pique vers le sol en les rabattants rapidement. Une fois à terre dans la vallée de la Sagesse, la chasseresse se dirigea tant bien que mal vers la petite auberge ou le point de rendez-vous avait été convenu. S’attablant à l’intérieur du troquet, Degël commanda une bière et patienta, de toute évidence son compagnon d’arme n’était pas arrivé, et rien ne servait de lui courir après par un temps pareil. Il lui parut donc plus judicieux d’attendre.

    Alors que la vieille pendule de bois creusée par les mites tournait inlassablement, Drannoc n’avait toujours pas fait son apparition. L’elfe lui connaissait se côté parfois non ponctuel, mais l’attente était trop longue et inquiétante. Décidant de voir par elle-même ce qu’il se tramait, elle ressorti aussi solitaire qu’elle y était entrée.

    Dehors, les bourrasques de vent n’avaient pas cessées, et la pluie s’abattait de façon continue sur la ville. Difficile de s’orienter avec une telle obscurité et ce malgré les éclairs d’une rare violence qui déchiraient le ciel dans un grondement sourd et menaçant.

    Jetant un rapide coup d’œil vers Thunder, la bête semblait exténuée par le voyage. Degël décida donc de partir à la recherche de Drannoc par ses propres moyens. A l’aide de fusées éclairantes elle se fraya un chemin à travers Orgrimmar, bravant le vent et la pluie comme elle le pouvait.

    Une idée lui vint alors, et si son compagnon avait trouvé l’auberge du Trident du Fou, bien qu’il ne la connaisse pas ! A cette pensée l’elfe qui quand a elle savait ou la localiser, se dirigea immédiatement à son emplacement.
Arrivée sur place elle ne mit pas longtemps à comprendre que ses doutes étaient fondés. En effet, l’elfe aperçut Drannoc, se tenant devant la porte de bois, prêt au combat et menaçant.

_ Je le reconnais bien là, se dit-elle en soupirant.

    Avant que son compagnon ne sombre dans la folie – auquel cas elle ne pourrait plus l’arrêter – la jeune elfe décocha une flèche qui siffla à l’oreille du cavalier et alla se nicher dans la porte de vieux bois.
D’une voix impassible elle lui lança simplement un « stop », et lui expliqua qu’il ne servait à rien de se précipiter, et qu’à l’intérieur se trouvait les hommes qu’ils cherchaient. Puis s’empressa d’ajouter sur un ton ironique : « franchement, beaucoup de force, mais pas vraiment d’intelligence ! ».

Les deux comparses entrèrent dans l’auberge et s’attablèrent non loin d’un groupe de corsaires.

Ðamné, l'air maussade, regardait les trombes d'eau s'abattre sur les rues détrempées de la capitale. Un silence pesant régnait dans la grande salle de l'auberge, rythmé par le bruit de la pluie tambourinant sur le toit. Il s'agissait là d'un orage tel que l'on en voyait peu à Durotar, et cela allait probablement résoudre pour un temps le problème de la sécheresse excessive de la région. Néanmoins, malgré cette bonne nouvelle pour les habitants d'Orgrimmar, la clientèle de l'auberge avait perdu pour la soirée la bonne humeur qui faisait sa renommée. Les membres d'équipage du Trident du Fou, qui avaient obtenus de leurs supérieurs une journée libre sur la terre ferme, commençaient eux aussi à perdre leur gaieté naturelle. Le réprouvé haussa les épaules. La boisson servie par l'aubergiste était toujours d'aussi bonne qualité, c'était toujours ça. De plus, un feu brûlait joyeusement dans la cheminée, réchauffant le bâtiment et le coeur froid du mage. Un feu qui s'éteignit soudainement alors que la porte s'ouvrait en grand, laissant entrer une bourrasque glaciale et une silhouette trempée.

Faute d'occupation, tous les regards se tournèrent vers l'inconnu. Il s'agissait d'un réprouvé en armure complète, une épée à la main, une dangereuse folie brûlant dans son regard. Il dévisageait chaque occupant de l'auberge, prêt à charger comme un animal acculé. Ðamné pesta silencieusement. Son élémentaire était resté à l'extérieur, probablement le seul être à Orgrimmar à apprécier cette tempête. Ses mains, dissimulées par la table à laquelle il était assis, commencèrent à tracer lentement des symboles de pouvoir alors qu'il incantait à voix basse. Une bombe de givre, prête à exploser à tout instant, commença à se former dans ses paumes. Il allait tenter de prendre de court l'étranger quand une flèche vint se planter dans la porte, suivi d'une injonction lancée par une voix claire et mélodieuse. Le guerrier abandonna sa posture de combat alors que son compagnon le rejoignait : une elfe de sang, son arc encore à la main, un sourire à la fois désolé et résigné sur le visage. Elle ne paraissait pas avoir les mêmes intentions sanguinaires que son ami guerrier, mieux encore elle semblait avoir calmé celles de ce dernier. Ðamné se leva alors, et d'une voix faussement enjouée, brisa le silence qui s'était installé à nouveau :

"Bonjour à vous ! Que nous vaut la visite d'une charmante elfe et de son compagnon à l'aspect si... amical, dans notre auberge ?"

Son visage se fendit d'un large sourire, quoique visiblement forcé.

*Le moine méditant se leva pour salué*

Bien le bonjour à vous jeunes amis, qu'elle et la raison de votre visite dans cette auberge ?

Le réprouvé fut surpris de découvrir sa chance, ou plutôt son infortune. Heureusement que sa partenaire avait été là sans quoi il aurait cédé à sa soif destructrice sans motif apparent. Habituellement, il faut l'embleme de l'Alliance dans son champ de vision pour faire s'enrager la bête. Son passé avec la garde de Hurlenfer lui avait fait se développer une paranoïa exiguë des lors qu'il retournait à Orgrimmar.

Sa partenaire lui avait expliqué qui ils étaient dans les grandes lignes, et il s'était montré assez attiré pour vouloir les rencontrer.

La découverte d'un autre serviteur de la dame noire dans cet espace confiné le détendit davantage. Changeant de posture pour avoir l'air moins farouche, il n'en oublia pas moins de laisser le mur dans son dos, et une main flâneuse sur la garde de son épée frissonnante. De nombreux autres visages restaient dans les ombres de la pièce.

L'amical compagnon est ici pour discuter amicalement l'ami, même si il n'en avait pas l'air de prime abord. La plus élémentaire des corrections m'imposerait de commencer par citer mon nom: Drannoc. Pardonnez mon entrée fracassante, la fatigue et les fantômes du passé ont altérés mon jugement.

Le cavalier noir prit une inspiration lourde. Il jeta un regard à l'elfe de sang, et poursuivi après qu'elle le lui ai rendu:

Nous recherchons un abri pour la nuit, mais de manière plus spécifique c'est l'équipage du Trident du Fou que nous envisagions de rencontrer. Il apparait que la fortune a guidé notre chemin pour finir à votre porte.

Le cavalier noir scrutait le visage du réprouvé, mais il ne lui disait rien de prime abord.

Le moine lui arracha cependant un sourire. Est-ce une coutume de poser deux fois la même question, et pourquoi d'abord? Cette subtilité attisa sa curiosité, et il mémorisa soigneusement l'information en dévisageant celui qui se prenait pour son ami.

Il marqua un temps d'arrêt pour laisser à sa compagne le soin d'achever la presentation des candidats.

*Le moine regarda les deux compagnons*

Que chercher vous du Trident du fou ?

Degël regarda à son tour le mage et le moine qui étaient plantés là et les salua d’un signe de tête.

Bien le bonjour Messieurs ! lança-t-elle d’une voix enjouée.
Je me nomme Degël. Et mon compagnon et moi sommes à la recherche du Trident du Fou et de son équipage. En effet, nous souhaiterions intégrer ce groupe de corsaires afin de voguer à leurs côtés.

Degël guettait une possible réaction des deux hommes et poursuivit.

Nous avons eu vent des ambitions du Trident du Fou dans le conflit qui oppose la Horde à l’Alliance, et c’est pourquoi je pense qu’il pourrait être intéressant de mutualiser nos forces et de s’unir. Pour faire simple je dirais que mon ami et moi avons une certaine expérience en ce qui concerne la décimation de soldats de l'Alliance….. Notre intérêt est donc commun dans cette guerre.

On n’entendait plus aucun bruit à l’intérieur de l’auberge, excepté le crépitement des flammes dans la cheminée. Degël décida de ne rien ajouter de plus pour le moment, et les quatre soldats restèrent là, à se regarder mutuellement et fixement.

Suite à ces paroles, le silence retomba sur l'auberge. Ðamné, un peu en retrait par rapport au moine, analysait la situation. Sa fausse bonne humeur lorsque les étrangers étaient entrés n'avait pour seul but que d'éviter un bain de sang, ou du moins de le retarder pour que les corsaires puissent se préparer. Heureusement, les choses semblaient se calmer, le guerrier comme la chasseresse ne montraient aucun signe d'agressivité. Ils gardaient néanmoins leurs armes à portée de main, un détail que le mage nota d'un œil appréciateur. Tout danger semblait donc évité pour le moment, il reprit alors la parole, s'adressant au dénommé Drannoc pour commencer :

"Ne vous inquiétez pas pour votre entrée certes peu académique, cette auberge a connu bien pire..."

Puis, aux deux compagnons :

"Il se trouve que, par un grand hasard, nous sommes tous deux membres de l'équipage du Trident. Je vous présente Wizly le Zen, à mes côtés. Je suis quand à moi le mage Ðamné, à votre service."

Il s'inclina avec un sourire, puis il les invita d'un signe à venir s’asseoir à leur table. Il tendit la main vers la cheminée et, murmurant à voix basse les paroles d'un sortilège incendiaire, réveilla les braises d'où jaillirent des flammes qui léchèrent joyeusement les branchages. Puis il vint prendre place à la table où l'attendaient déjà Wilzy, Drannoc et Degel. Il prit un air de conspirateur en leur demandant :

"Je vous en prie, contez-nous donc votre histoire, ce qui vous amène ici à la recherche de notre navire..."

Drannoc s'assied sur une chaise aux cotés de Wizly. La lumière occasionnée par l'apparition des flammes le réconforta. Il s'installa, comme à son habitude, dos au mur et face à l'ouverture. Il regarda plus avant le tabard porté par les deux corsaires.

-Nous sommes heureux de faire votre connaissance. Nous avons longtemps voyagés dans l'espoir de cette rencontre. Notre passé est lourd de souvenirs pesants et ils sont liés au motif de notre entretien.

Drannoc prit une longue inspiration, et entreprit de résumer une partie de son passé.

-Jadis mage elfe de sang, j'ai servi sous les ordres de Dame sylvanas lors de la guerre du roi liche. je m'y suis battu contre les forces du fléau, mais j'ai surtout participé à des expéditions punitives contre les forces de l'Alliance à cette époque. Mes hauts faits d'armes m'ont relégués au rang de meneur d'hommes. Lors du cataclysme, j'ai fondé une organisation nommée "l'Union des Solitaires" au service des intérêts de la Horde, mais indépendante du chef de guerre. Le but premier de cette organisation a été de réunir des aventuriers courageux, pour agrandir les territoires de la Horde et laminer l'influence de l'Alliance. Nous étions une cinquantaine, soldats assoiffés de sang et de gloire. J'ai arrêté de compter nos hauts faits d'armes. Tol barrad, les Tarides, Gilneas, le joug d'hiver, Orneval, le cap Strangleronce… Autant de victoires éclatantes qui agrandirent d'avantage notre renommée.

Son regard se tourne vers Degël, qui l'écoutait malgré qu'elle connaisse l'histoire par coeur.

-C'est ici que j'ai rencontré la plus grande chasseresse qu'il m'ai été donné de voir, Degël. Ses compétences et son tempérament de feu lui ont fait gravir les échelons de la hiérarchie à une vitesse surprenante. Nous nous sommes liés d'une amitié qui à résisté à bien des intempéries et elle a gagné ma confiance aveugle.

-Garrosh, ayant eu vent de nos succès et de notre volonté d'émancipation à son autorité, nous demanda d'organiser un assaut d'Hurlevent. Il s'est proposé à nous accorder d'utiliser sa garde Kor'kron. Nous nous y sommes pliés, de crainte de nous retrouver assignés au rangs de traitres. À l'époque, avant la découverte de la Pendarie, nous n'aurions eu nulle part ou nous réfugier. C'était une attaque suicide dans le but de nous éliminer alors que nous n'avions qu'un stade embryonnaire.

-Ce fut une bataille qui engagea 400 soldats, contre peut être bien plus en face. Je pourrais vous en raconter les détails ultérieurement si l'occasion m'en est donnée. Toujours est il que la mission fut à la fois un succès et un échec. Nos objectifs stratégiques ont étés respectés, mais la hiérarchie de l'Union des Solitaires a été éliminée lors d'une embuscade planifiée par… la garde kor'kron qui était sensée nous aider. Degël a été la seule à s'échapper, tous mes officiers et moi mêmes n'avions eu aucune chance.

Au souvenir de cette infâme trahison, le teint déjà blême du réprouvé s'en retrouvait pale comme la craie. Il parlait d'une voix monocorde, mais ses yeux brulaient d'une flamme ardente à ce souvenir douloureux.

-Vous comprendriez pourquoi, quand je reviens dans Orgrimmar, il m'est difficile de ne pas leur faire payer cette infâme félonie. Ca explique ma tentation à céder a mes pulsions meurtrières lorsque j'étais sur le pas de la porte. Nous avons perdus des frères, des soeurs de batailles, et leurs échos appellent à être vengés.

Une ombre passa sur le visage de Drannoc.

-Je me suis réveillé après que Degël ai récupéré mon corps, réanimé par les val'kyr de Dame Sylvanas. Elle n'avait pas oublié son champion et m'accorda une deuxième vie. Depuis, ensemble, Degël et moi avons explorés la Pendarie.

-C'est dans une volonté de reprendre des actions à grande échelle que nous souhaitons trouver d'autres partenaires pour partir à l'assaut des positions de l'Alliance, entre autres. Nous avons eu vent de vos exploits, et je remarque des points communs dans les chartes respectives de l'Union des Solitaires et celle du Trident du Fou. C'est ce qui nous a poussés à venir à votre rencontre.

*Le moine attrister par des souvenir des ravages de l'Alliance se mis à crier*

J’espère que c'est fourbe ne vous on fais aucun mal ! Car pour moi c'étais le cas avent que je rejoigne l'équipage.

*Le moine partit vers le bar de l'Auberge et dit au serveur*

Une tournée de Bière de Ji Lung pour ma table !

*Le moine repartit en direction de ses compagnons*

Nous pourrons mieux discuter attabler en dégustant une bonne bière.

Degël saisit la pinte et en avala la moitié du contenu cul-sec.

L'elfe regarda le moine avec un air désolé et dit d'une voix étouffée: nous avons tous notre passé, aussi dur soit-il.

Elle ferma les yeux quelques instants, comme plongé dans ses souvenirs, puis les ré-ouvris. Son souffle était saccadé et son cœur battait vite à la pensée de son enfance torturée qui la poursuivait.

Puis, un sourire sadique esquissa ses lèvres à la pensée de tout ces être infâmes qu'elle avait torturé il y a encore peu.

_ Pour en revenir à nous, Drannoc et moi-même sommes les seuls rescapés de l'Union des Solitaires qui a tant fait peur à ce fourbe de Gar......... L'elfe se ressaisis et stoppa net sa phrase, se retourna vivement pour observer les personnes attablé ici et là, et vérifier que personne n'avait entendu ce qu'elle s'apprêtait à dire. Enfin, vous avez compris conclut-elle avec un regard approbateur en direction des deux membres d'équipage.

_ Bien que notre tristesse d'avoir perdu nos compagnons d'armes soit grande, nous ne pouvons tolérer l'inactivité. L'Alliance doit payer pour cet affront, mais comment faire à deux ?

_ J'ai énormément voyagé de part le monde, j'y ai fait quelques rencontres qui ont été pour moi très instructives, et c'est là, qu'au cours de mes recherches, on m'a conté l'histoire du Trident du Fou, un bateau qui vogue sur les mers et les océans, avec un équipage de corsaires qu'on dit maudit. Craint et respecté. J'ai vu dans ce récit une opportunité unique de rejoindre des guerriers que rien n'arrêterait, et qui irais au bout de leurs convictions. Car c'est ce principe même qui guident nos pas.

Degël se tut et prit une autre gorgée de Ji Lung.

Une nouvelle fois dans la soirée, la lourde porte s'ouvrit dans une bourrasque de vent. Les chandelles furent soufflées, seul le feu magique de Damné persista.

L'assemblée put distinguer l'ombre des cornes d'un grand Tauren se dessiner dans l'entrée. Le silence se fit instantanément et la tension monta de plusieurs crans. Le sourire faussement joyeux de Damné disparut, et Wizly déposa les bières sur la table le plus délicatement possible.

Soudain, le Tauren tendit ses 4 doigts vers le ciel, et un éclair tomba au creux de sa paume. Une boule de foudre se forma alors dans sa main, et ses yeux prirent la même couleur que cette boule.
Il posa alors un premier sabot dans l'auberge, on entendit le bruit sourd de son sabot sur le sol en bois. Il continua son chemin vers la table où des bières avaient été amené. Le silence resta total, même lorsque le Tauren s'assit à la table.

La tablée put découvrir alors un Trident doré brodé sur son tabard. Il possédait même une bague en forme de Trident.

Après avoir jeté un œil rapide aux deux inconnus, le Tauren se tourna vers Damné :

"Alors Timonier, qui sont ces deux lascards ? Qu'est ce que vous nous avez ramené ?"

Degël regarda attentivement le tauren qui venait d'entrer, sa posture était à la fois imposante et inquiétante.

Elle aurait bien voulut répondre, mais la question ne lui était pas destiné. L'elfe se ravisa donc et se tut. Il aurait été mal venu de dire quoi que ce soit, le tauren semblant de toute évidence occuper un rang plus important que le mage et le moine.

Drannoc se penchait sur sa chaise d'un air negligent pour en caller le dossier contre le mur. Il jouait avec la garde ouvragée de son épée.

Le visage dans l'ombre, il fut tout à son aise pour découvrir le nouvel arrivant. Il se dit qu'il fallait être un mage tres puissant pour dominer les éclairs d'une tempête si puissante.

Personne, sauf peut être Degël, n'avait remarqué le sourire malicieux qui lui avait traversé le visage au moment ou il avait entendu "lascards". Ce sourire disparu au moment ou on parlait de sa compagne et de lui même comme de vulgaires sacs de patates.

Il fit une fixation sur la bague du tauren: il pourrait aisément s'en équiper comme d'un bracelet. Ce détail l'amusa.

Degël bondit de sa chaise, se retourna en direction des deux nouvelles arrivées et leur lança un regard assassin.
Serrant son poing plus fort, elle tenta d'articuler dans une colère mal dissimulée: nous ne sommes pas des "fouinards", seulement des guerriers voulant rejoindre vos rangs !

De toute évidence la nonchalance des deux femmes ne lui avait pas plus.

Woof lança un regard désapprobateur à la chasseresse et celle-ci se rassit aussi rapidement qu'elle s'était levé.

Un beuglement se fit entendre des cuisine. L'instant d'après, un Tauren coiffé d'une toque apparut avec de multiple breuvage sur son plateau et se mit à crier.

"M.l'Second ! C'est un toujours un plaisir de vous recevoir dans notre auberge. Je vous sert votre rhum habituel?"

En retournant vers les cuisines, Torgahr s'exprima en direction des deux hommes.

"Un elfe et un réprouvé, c'est Zùmù et Zùma en version masculin !"

Cette dernière remarque fit rire l'équipage.

Ayant repris son sérieux, le chaman demanda

"Je vous sert quelque chose à boires?"

D'un air malicieux Degël défit son chignon pour faire remarquer au cuisinier qu'elle n'était pas un homme.

Ce serait avec plaisir Monsieur, cette pluie battante me donne soif, et il n'est jamais de mauvais moment pour se désaltérer avec une bonne bière.

Malgrés sa pilosité de Tauren, on pouvait apercevoir du rouge sur le visage du cuistot. Il répondit d'un tons géné

"Je vous pris de m'excuser Mademoiselle, je... je n'avais pas vue à cause de l'ombre et puis j'avais une poussière dans l'oeil et j'était..."

Le Tauren s'arretta de parler et se rendit en cuisine. Il a toujours eu un faible pour les Elfettes. Il revint quelque seconde + tard avec le rhum de Woof, la boisson du réprouvé ainsi que la tournée offert par ce même homme.

Torgahr remarqua que l'ancien serviteur d'Arthas se prenait pour quelqu'un de supérieur, il lui chuchota dans ce qui semblait être son oreille

"Tu devrais ta calmer petit, ici on est pas des tendres et étant donné que tu veux nous rejoindre il vas falloir que tu apprenne à resté à ta place."

Le cuistot pris place à la table et se mit à questionner les deux arrivant.

"Dites moi, si vous êtes ici ce n'est pas par hasard, alors que voulez vous?"

Le visage de Ðamné s'assombrissait alors que Drannoc contait leur histoire, formant un net contraste avec la bonne humeur dont il avait essayé de faire preuve depuis le début de la conversation. Les deux compagnons semblaient avoir un passé très sombre, tâché de sang, de morts et de trahison. Un passé qui n'était pas sans lui rappeler le sien... Une elfe de sang, et un homme devenu un Réprouvé... Un visage se formait dans son esprit, un visage qu'il n'avait plus vu depuis longtemps, et qu'il avait perdu l'espoir de revoir un jour. Un visage au teint pâle, aux traits fins encadrés d'une chevelure de jais et deux yeux sombres... Le mage tendit la main pour caresser ce visage tant aimé mais ses doigts ne recontrèrent que la chope de bière posée devant lui. La mine sombre, il en avala une gorgée, se demandant si il aurait eu la force de supporter sa non-vie sans l'équipage du Trident qui lui avait offert son amitié, et les tavernes qui lui offrait l'oubli de ses soucis pour une nuit. Chassant ses sombres pensées, il émergea de ses souvenirs.

D'autres corsaires s'étaient manifestés pendant qu'il était ailleurs, les jumelles avec leur tact habituelle, Torgahr qui apportait la boisson et enfin Woof, qui lui avait posé une question et semblait se demander si il l'avait comprise, ou seulement entendue. Après avoir obligé le Second à se répéter, il répondit d'une voix neutre, pour le tauren et pour tous les membres d'équipage présents à la table :

"Ces deux individus sont venus ici pour s'engager à bord du Trident..."

Il croisa le regard de Drannoc, puis de Degel. Dans ses yeux froids se lisait de la compréhension et un peu de compassion à l'égard des deux compagnons et des épreuves qu'ils avaient eu à traverser.

"Ils ont un passé aussi lourd que la plupart de nous ici."

Le réprouvé saisi la réplique du tavernier et se le dit pour tenu. Il était fier comme tout membre de la Horde, mais il y avait des limites. Il ravala sa fierté et s'assied, attendant que la boisson ne se retrouve entre chaque main avant de prendre la parole:


-Je compléterais les dires de Damné.

En effet, celui ci avait l'air anéanti par des souvenirs douloureux qui refaisaient surface.

-Nous avions convenus de nous retrouver ici avec Degël pour tenter de rencontrer un mystérieux équipage. Revenir à orgrimmar est dangereux par les temps qui courent, mais le risque en valait la chandelle. Nous recherchions "Le Trident du Fou". Ma partenaire a entendu des mythes lors de nos aventures, et lorsque nous avons enfin réussi à trouver une adresse fiable, nous avons fait le trajet jusqu'ici. Nous sommes des ames égarées, recherchant un abri pour la tempête et un autre pour notre vie... pour lui redonner un sens.

-Pour faire court, nous sommes les uniques survivants d'une organisation qui m'a rappelé la votre, pour le peu que nous avions pu nous renseigner. Errant dans buts et sans repos en Pandarie, nous nous sommes longtemps réfugiés dans la seule chose que nous savions faire: nous battre et répandre la mort parmi nos éternels ennemis. Mais pourquoi les combattre quand ces petites victoires servent celui là même qui nous a exécutés?

Drannoc ferme la paupière qu'il avait encore en signe de désespoir.

-Mais le veritable responsable de la mort de nos frères est intouchable. Le chef de guerre en personne, et ses manipulations machiavéliques. Nous avons appris votre existence au contact des expulsés sombrelance que nous nous sommes empressés de rejoindre, et lorsque nous avions eu la preuve de votre existence et un lieu de rendez vous... Nous avons décidés de chercher refuge ici.

-Nous avons cru comprendre que vous désapprouviez notre actuel chef de guerre. Et que vous menez des expeditions punitive contre l'alliance lorsque cela s'avere necessaire. Si la moitié de ce que nous avons compris est vrai, alors nous sommes prêts à abandonner le peu de ce qu'il nous reste pour nous joindre à votre cause.

Nous savons que vous n'êtes pas des tendres. Et cet aspect de vous nous plait encore plus. J'imagine que vous ne recrutez pas des lavettes. Il sagissait dans un premier temps de ne pas se montrer faible, raison pour laquelle je me suis montré agressif. Je pense que nous nous comprenons deja mieux

Aux paroles de Drannoc à propos de Garrosh, Degël le dévisagea, le réprouvé compris donc qu'il fallait rester vigilant. Les murs peuvent avoir des yeux et des oreilles lui rappela t-elle.


L'elfe reprit en réponse à Damné. En effet. Degël ne voulait pas s'étendre sur son histoire, elle fit donc un récit simple.

Je suis orpheline, les membres de l'Alliance m'ont enlevés des être chers. Aujourd'hui je ne peut réprimer ces sentiments qui m'envahissent quand je les rencontres, ils doivent payer pour leur lâcheté. la voix de l'elfe se brisa. Ces traitre ne méritent pas de vivre, ôter la vie de familles innocentes qui voulaient simplement vivre loin des conflits........

Mon âme réclame vengeance ! je veux voir leurs têtes plantés sur des lances. et je sais que le Trident du Fou est en capacité de m'offrir ce plaisir en échange de mon adresse à la chasse.

Qu'en pensez-vous ?

"Votre haine envers Garrosh est fort bien vue parmis nous. Nous somme en effet en désacord avec celui qui veut fonder une nouvelle Horde. Quand à l'Alliance, c'est aussi un peux par plaisir que nous le fesons, c'est toujours très amusant de voir des cadavre d'Humain sur le sol."

Un sourrire se déssina sur la tête du Tauren

"Vous dites semé la mort sur votre passage, mais voyez vous, nous ne voulons pas de brute qui tue et détruit tout sur son passage. Nous recrutons des personne sencé qui n'ont pas peur de perde la vie, qui sont près à obéir à leurs supérieur et surout... qui sont de bon vivant !"

Après ces paroles, l'équipage du Trident se mit à chanter une musique de corsaire parlant d'or, de Nain décapité, d'alcool et encore une fois d'or.

Le cuistot vida sa chope d'une traite puis s'exprima

"Que pensez vous pouvoir apporter au sein de notre équipage et pour quel raison devrions nous vous faire confiance et vous recrutez?"

La question du tauren fit réfléchir Drannoc. D'un geste machinal, il se mit à faire des ronds avec son doigt décrépis sur la table.

-Pour ce que nous avons à vous apporter... dans un premier temps, des guerriers qui n'ont rien à perdre. Nous avons une certaine experience des combats, bien qu'elle reste à parfaire, notamment en ce qui concerne les combats en pleine mer.

-Ensuite, nous mettons notre savoir faire à votre disposition. Nous sommes habiles de nos mains, sans quoi nous n'aurions pu survivre une fois livrés à nous même. Que ca soit au combat, dans le domaine de la chasse, mais aussi dans l'artisanat ou encore notre débrouillardise, tout simplement.

-Enfin, nous mettrions à votre disposition notre acharnement, notre rage de vivre, notre envie d'aller de l'avant. Vous trouverez en notre compagnie des aventuriers courageux, bagarreurs, rigolards, téméraires, solidaires et fidèles, prêts pour le meilleur comme pour le pire.

Drannoc marqua une pause dans son énumération, comme confronté à un problème.

-Pour la preuve que vous puissiez nous faire confiance... Je n'en ai pas. Votre confiance en nous est la même que celle que nous avons pour vous. Il faudrait que vous puissiez vous plonger dans nos esprits, mais il séagit de la dernière chose que nous possédions encore.